Le onze tunisien a réussi la moitié du travail. Mais le plus dur reste à faire, car la pression va changer de camp. Et gare à la décompression !
L’euphorie emballante de la première manche de Tunisie-Mali étant passée, voyons un peu ce qu’on peut encore dire et écrire à propos de la rencontre aller des barrages de la Coupe du monde jouée, il y a deux jours, à Bamako. Il y a des enseignements à tirer.
A part le fait, qu’à l’occasion de ce match, notre équipe nationale est passée, en l’espace d’un vol de Tunis à Bamako, de l’hiver au plein été, la tactique prudente l’a amplement emporté sur le jeu ouvert à vocation offensive des deux côtés. Ce fut donc le match des deux entraîneurs : Jalel Kadri et Mohamed Magassouba dont les choix ont littéralement primé sur l’initiative technique audacieuse tant individuelle que collective. C’est qu’on a eu droit à un jeu essentiellement concentré au milieu du terrain sans trop de risques en attaque. Et c’est compréhensible dans la mesure où c’est le résultat qui intéresse beaucoup plus que la manière ou le spectacle dans ce genre d’événement d’envergure. Rares furent les occasions de but car chacun des deux camps attendait que l’usure fasse son effet dans l’autre partie du terrain.
Et même le seul but de la rencontre ne fut pas le résultat d’une opération construite par la Tunisie, mais d’une bourde monumentale de l’excellent défenseur malien du Standard de Liège Moussa Sissako à la 36’. Ce fut le fait saillant du match qui a eu l’effet d’une estocade meurtrière pour tous les Maliens qui savaient de sitôt que le renversement de situation allait être un miracle tellement le chemin conduisant à la cage de Béchir Ben Saïd était bien barricadé.
Du bon et du moins bon
Briser le rêve des Maliens dans leur propre antre (du moins pour l’instant) n’est pas une mince affaire. Nos joueurs n’ont guère démérité dans ce bras de fer très équilibré devant plus de cinquante mille supporters chatouillés par le rêve fou d’aller au Qatar.
Une fois de plus, il s’est avéré que le banc de touche de la sélection est bien fourni puisqu’avec une défense presque décimée par les absences, il était impossible pour les Maliens de réussir des opérations offensives franches et dangereuses.
On craignait particulièrement que l’absence du «guerrier» Bilel Ifa allait peser sur le rendement général. Mais rien n’en fut, car Nader Ghandri, qui a été appelé à la rescousse, était juste l’homme du match. Il en était d’ailleurs de même pour les trois autres défenseurs Montasser Talbi, Mohamed Drager et Ali Maâloul qui n’ont rien laissé passer.
Mais ce qui épate le plus c’est incontestablement la performance de l’entrejeu, composé de Ghaïlane Chaâlali, Mohamed Ali Ben Romdhane et Aïssa Aïdouni. Ce trio a honoré son contrat tant au niveau de la couverture et de la récupération du ballon qu’au niveau de l’apport aux avants Msakni, Sliti, Jaziri (puis Khénissi).
Un bémol quand même
Toutefois, sur un autre plan, il va falloir faire attention quant au poste de gardien de but assuré par Béchir Ben Saïd.
Ce gardien, qui n’a pas l’expérience suffisante sur le plan international, était le seul bémol du match.
Il était très fébrile dans ses interventions aériennes, chose qui nous a donné une peur bleue sur quelques centres loin d’être maîtrisés comme il faut par Ben Saïd.
Heureusement que Ghandri et Talbi étaient toujours là pour annihiler le danger.
Une solution urgente doit être trouvée à ce problème tracassant. Dès le match de demain!
crédit photos : © Mokhtar HMIMA